Concorde N1, piloté par André Turcat, entre dans l’histoire
Le Concorde N1, nommé « Sierra Bravo » et immatriculé F-WTSB, effectua son premier vol le 6 décembre 1973. Il s’agissait alors de l’un des deux modèles créés pour obtenir le certificat de navigabilité, étape indispensable avant toute exploitation commerciale. Ce prototype était piloté par André Turcat, figure majeure de l’aéronautique française et premier pilote d’essai du Concorde. Turcat est également le fondateur de l’Académie de l’air et de l’espace, aujourd’hui propriétaire de l’avion.
L’appareil est exposé depuis 2014 à Blagnac, sur le site du musée Aeroscopia. Ce musée accueille aussi le Concorde F-BVFC, qui réalisa le dernier vol supersonique au-dessus de Toulouse. Le Concorde N1, quant à lui, ne vola plus après le 26 mai 1982, date de son dernier vol.
Parmi les raisons de cette reconnaissance :
le rôle fondamental de l’appareil dans la certification du Concorde,
ses caractéristiques techniques uniques,
son importance dans l’histoire de l’aviation française,
sa préservation exemplaire depuis plus de 40 ans.
Une performance technologique sans précédent
Le Concorde N1 pouvait voler à Mach 2,02, soit environ 2.172 km/h, à une altitude située entre 16.000 et 18.000 mètres. Il mesurait 62 mètres, soit 10 mètres de plus que les prototypes précédents. Il avait une capacité d’environ 100 passagers. Sa conception a permis l’homologation des Concorde commerciaux exploités par Air France et British Airways dès 1976.
Sur les 20 Concorde construits entre 1967 et 1979, 18 sont aujourd’hui conservés. Le modèle N1, classé monument historique, constitue un exemple rare d’un appareil de test presque identique aux avions de série, dont 14 furent exploités commercialement. Il est à noter que l’accident du vol Air France 4590, en juillet 2000, précipita la fin des vols supersoniques commerciaux, qui prirent fin définitivement en novembre 2003.
Blagnac et l’Aeroscopia, gardiens du patrimoine aéronautique
Le musée Aeroscopia de Blagnac joue un rôle clé dans la conservation des trésors de l’aéronautique française. Avec ses deux Concorde exposés, il possède l’une des collections les plus prestigieuses du monde en matière de supersoniques. L’attribution du statut de monument historique au Concorde N1 consolide la place de Blagnac comme centre névralgique du patrimoine aérien.
Ce classement officialise la valeur patrimoniale du Concorde N1, reflet du génie industriel franco-britannique. Il souligne aussi l’importance de préserver les vestiges technologiques majeurs pour les générations futures.
Source: 20 Minutes