Dominique Pelicot et l’ampleur des crimes
Dominique Pelicot, âgé de 72 ans, a été condamné à 20 ans de prison pour avoir drogué et violé son épouse entre 2011 et 2020, tout en invitant au moins 50 hommes, voire plus de 80, dans leur maison à Mazan, en Provence, pour perpétrer ces actes. La victime, Gisèle Pelicot, estime avoir été violée plus de 200 fois. Les crimes n’ont été découverts qu’après l’arrestation de Pelicot pour avoir filmé sous les jupes de femmes dans un supermarché local, où la police a trouvé des milliers de photos et vidéos incriminantes.
Des peines et des appels controversés
Le verdict a été rendu le 19 décembre, après trois mois et demi d’audiences à Avignon. Sur les 51 accusés, 47 ont été reconnus coupables de viol, deux de tentative de viol et deux d’agression sexuelle. Les peines vont de 3 à 20 ans de prison, bien que la plupart soient inférieures à celles demandées par les procureurs. Parmi les condamnés, Charly Arbo, un ouvrier viticole de 30 ans, a été condamné à 13 ans pour avoir violé Gisèle à plusieurs reprises, notamment le soir de son 66e anniversaire. Redouan El Farihi, ancien infirmier anesthésiste, condamné à 8 ans, a nié les faits malgré des vidéos incriminantes.
Quinze des condamnés ont fait appel, ainsi que les procureurs, ce qui entraînera un nouveau procès à Nîmes, cette fois devant un jury populaire. Béatrice Zavarro, avocate de Dominique Pelicot, a déclaré qu’elle discuterait avec son client de l’opportunité d’un appel.
Un procès qui change les perspectives
Gisèle Pelicot, aujourd’hui âgée de 72 ans, est devenue une figure emblématique du féminisme international. Elle a insisté pour que le procès soit public et que les vidéos de ses agressions soient montrées à la cour, afin que “la honte change de camp”. Ce procès a également relancé le débat sur les lois françaises sur le viol, en particulier l’absence de la notion explicite de consentement.
Son avocat, Stéphane Babonneau, a salué son courage tout au long de ce processus douloureux. Selon lui, Gisèle est soulagée que justice ait été rendue, bien qu’aucune peine ne puisse effacer les souffrances qu’elle a endurées. “Tout ce qu’elle voulait, c’était que les accusés soient reconnus coupables”, a-t-il affirmé.
Vers des réformes nécessaires
Le procès a mis en lumière non seulement l’horreur des actes commis, mais aussi la nécessité de réformer les lois sur le viol et la sensibilisation à la violence sexuelle en France. L’affaire Pelicot restera gravée comme un tournant dans la lutte pour la justice des victimes.
Source: theguardian.com