Nouvelles arrestations à Paris et en Seine-Saint-Denis
L’enquête a connu un tournant majeur avec l’interpellation, mercredi soir, d’un homme de 37 ans et de sa compagne de 38 ans. Tous deux ont été mis en examen samedi, portant à quatre le nombre de suspects écroués. La procureure de Paris, Laure Beccuau, a précisé que l’homme est soupçonné d’avoir fait partie du commando de quatre individus à l’origine du cambriolage. Sa compagne est accusée de complicité.
Deux autres suspects, âgés de 34 et 39 ans, originaires d’Aubervilliers, ont été arrêtés le 25 octobre. L’un a été intercepté à l’aéroport de Roissy alors qu’il tentait de rejoindre l’Algérie. Tous deux sont soupçonnés d’avoir pénétré dans la galerie d’Apollon, où les joyaux ont été dérobés. Ces arrestations rappellent d’autres affaires récentes de criminalité organisée à Paris, comme le vol au Louvre signalé quelques jours plus tôt.
Les profils des mis en examen
Selon Laure Beccuau, les profils des suspects ne correspondent pas à ceux « généralement associés au haut du spectre de la criminalité organisée ». Les deux hommes d’Aubervilliers avaient déjà été condamnés en 2015 pour un vol à Paris. Le premier, de nationalité algérienne, sans emploi stable, avait travaillé comme ripeur et livreur. Le second, chauffeur de taxi clandestin, est connu pour plusieurs délits de vol aggravé.
L’homme du couple, âgé de 37 ans, compte onze condamnations, dont une dizaine pour des faits similaires. Sa compagne, habitante de La Courneuve, a nié toute implication, expliquant craindre pour ses enfants. Des traces d’ADN des deux ont été retrouvées dans la nacelle du monte-charge utilisée lors du braquage, ce qui a mené à leur interpellation.
Des aveux partiels et un cinquième suspect recherché
Les deux hommes d’Aubervilliers ont fait des déclarations jugées « minimalistes » par les enquêteurs. L’un d’eux a été identifié grâce à son ADN sur un scooter utilisé pour la fuite. L’autre, via des traces sur une vitrine fracturée et plusieurs objets abandonnés dans le musée. Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez, a affirmé qu’un cinquième individu reste à retrouver, ainsi que les éventuels commanditaires.
La procureure a aussi évoqué la possible utilisation de véhicules relais lors de la fuite. Ce mode opératoire rappelle certaines méthodes déjà observées lors du procès des « papys braqueurs » à Paris.
Les bijoux du Louvre toujours introuvables
Malgré de nombreuses perquisitions, aucune trace des bijoux volés n’a encore été retrouvée. L’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) analyse plusieurs pistes, y compris l’hypothèse d’une revente à l’étranger. Selon Laure Beccuau, les joyaux pourraient avoir servi de « marchandise de blanchiment » ou de « monnaie d’échange » dans le milieu du crime organisé.
Laurent Nunez a déclaré rester confiant sur la possibilité de récupérer les œuvres. Le mystère demeure entier, et les enquêteurs poursuivent leur travail pour reconstituer le scénario précis du vol, comme ils l’avaient fait lors d’affaires similaires, notamment lors de l’arrestation au musée d’Orsay liée à une action sur une œuvre de Monet.
L’affaire du braquage du Louvre illustre une nouvelle forme de criminalité audacieuse mêlant précision, rapidité et discrétion. Les autorités françaises intensifient leurs efforts pour retrouver les bijoux et identifier tous les complices.
Source: FRANCE24