Incidents majeurs sur les Champs-Élysées et en périphérie
Des voitures incendiées, des vitrines fracassées, des barricades installées sur le périphérique : les violences se sont multipliées dès le coup de sifflet final. Les zones sensibles comme les Champs-Élysées, la place de la République ou encore le Trocadéro ont connu des tensions particulièrement fortes. Près de la moitié des forces de sécurité a été concentrée sur les Champs-Élysées, où de nombreux commerces avaient été priés de fermer par précaution.
Les fan zones installées en Seine-Saint-Denis et les abords des bars du centre ont aussi été placés sous haute surveillance. Des affrontements ont éclaté à plusieurs endroits, causant des blessures parmi les policiers et les pompiers. L’ampleur des troubles a mis en difficulté les unités présentes, bien que le dispositif ait été décrit comme « massif » par Laurent Nuñez, préfet de police.
Un dispositif jugé insuffisant par plusieurs responsables politiques
Alors que 2 000 agents avaient été mobilisés pour la demi-finale face à Arsenal, et 2 750 lors de la finale de la Coupe du monde en 2018, les 5 400 forces déployées ce week-end n’ont pas suffi. Plusieurs voix, dont celles de Sébastien Chenu et Jordan Bardella, ont dénoncé un « échec » et une sous-estimation du risque sécuritaire. Selon eux, Paris a été livrée à des groupes violents.
Le syndicat Alliance, représenté par Yvan Assioma, estime pourtant que les services n’avaient détecté aucune menace liée à des hooligans. La finale se jouant à l’étranger, les renseignements ne faisaient état d’aucune alerte sérieuse. Il s’agissait d’un événement festif, ce qui a guidé la planification du dispositif.
Paris débordée par des rassemblements spontanés
Selon Mathieu Zagrodzki, chercheur au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, les débordements étaient difficiles à anticiper. Les attroupements festifs laissent souvent place à une délinquance opportuniste. L’ampleur de la foule crée un sentiment d’impunité chez certains groupes.
Il souligne également un dilemme logistique. Renforcer la sécurité à Paris revient à affaiblir d’autres zones du territoire. Ce transfert de moyens, jugé nécessaire pour des événements comme les Jeux olympiques, est plus difficile à justifier pour une soirée de football. Des incidents ont aussi été signalés dans d’autres villes françaises, preuve d’une tension généralisée.
Une victoire sportive assombrie par les violences
La première Ligue des champions remportée par le PSG devait être un moment historique pour le club et ses supporters. Pourtant, les images de violences et de dégradations ont éclipsé la fête. Entre les exigences de sécurité, les limites des prévisions et la réalité des débordements, les autorités peinent à trouver un équilibre.
Ce week-end rappelle que les grandes célébrations sportives nécessitent des préparatifs spécifiques, même lorsque les matchs ont lieu à l’étranger. La gestion de la sécurité à Paris reste un enjeu central, surtout à l’approche d’événements majeurs comme les Jeux olympiques.
Source: 20Minutes