La galerie d’Apollon au cœur du cambriolage
Le vol a eu lieu en plein jour, au sein du musée le plus visité au monde. Les malfaiteurs ont réussi à dérober plusieurs joyaux de la couronne, exposés dans la célèbre galerie d’Apollon. L’opération, brève mais bien préparée, a été exécutée avec une précision impressionnante. Pourtant, la fuite a tourné court. Sur place, les enquêteurs ont retrouvé une nacelle élévatrice, un bidon d’essence, deux casques de moto, des gants et plusieurs outils abandonnés. Autant de sources d’ADN qui ont permis d’identifier rapidement les suspects.
Deux suspects interpellés à Roissy et en Seine-Saint-Denis
Deux hommes d’une trentaine d’années, originaires de Seine-Saint-Denis, ont été arrêtés samedi soir. L’un d’eux a été interpellé à l’aéroport de Roissy, l’autre à son domicile. Les deux sont déjà connus des services de police. Les autorités cherchent à savoir s’ils appartenaient bien à l’équipe de quatre cambrioleurs présents sur les lieux du vol. Leur rôle exact dans l’affaire reste à déterminer, notamment concernant la nacelle volée qui a servi à atteindre l’étage du musée.
L’analyse du criminologue Doron Lévy
Le criminologue Doron Lévy estime que les suspects ressemblent davantage à des braqueurs polyvalents qu’à des cambrioleurs chevronnés. Selon lui, ces hommes seraient issus du milieu des vols de bureaux de tabac ou de petits commerces. « On serait davantage sur un profil de braqueurs que de cambrioleurs », explique-t-il. Il ajoute que les travaux récents au Louvre ont pu faciliter l’obtention d’informations sensibles, comme l’absence d’alarmes sous certaines vitrines. Pour Lévy, la préparation a été sérieuse, mais la fuite révèle des erreurs fatales.
Le regard de Thierry Colombié sur un “faux casse du siècle”
Thierry Colombié, chercheur spécialisé dans le grand banditisme, partage cette analyse. Il considère que le cambriolage du Louvre n’a finalement rien d’un “casse du siècle”. « Au début, je pensais que c’était très pro, façon Brise de Mer. Mais en fait, non. Visiblement, ce n’était pas très pro », déclare-t-il. Malgré un butin estimé à 88 millions d’euros, l’opération s’éloigne des standards du grand banditisme. Colombié rappelle que cette somme place toutefois le vol parmi les plus importants braquages de France, aux côtés de celui de la Banque de France à Toulon en 1992.
Un butin encore introuvable
Les bijoux volés n’ont pas été retrouvés. Les experts soulignent que ce type de butin, composé notamment de diamants, peut rester dissimulé pendant des années. « Les diamants sont inaltérables, ils peuvent très bien avoir été enterrés dans un trou », précise Doron Lévy. Les enquêteurs restent prudents, mais l’espoir de récupérer les pièces demeure faible. L’affaire pourrait encore connaître de nombreux rebondissements, tant les pistes restent ouvertes.
Un vol symbolique et une enquête d’envergure
Ce cambriolage rappelle que même les lieux les plus surveillés ne sont pas à l’abri d’une faille. Pour les spécialistes, le vol de la galerie d’Apollon n’est pas seulement un crime spectaculaire, c’est aussi un rappel de la valeur symbolique du patrimoine national. Le butin de 88 millions d’euros demeure dans la nature, et les enquêteurs continuent d’explorer toutes les hypothèses. Le “casse du siècle” aura peut-être été audacieux, mais certainement pas parfait.
Source: 20 Minutes