Une augmentation fulgurante des cas
Selon un communiqué des autorités sanitaires locales, 97 % des échantillons analysés entre fin septembre et mi-octobre ont révélé la présence du DENV-3, une souche du virus de la dengue peu commune ces dernières années. La situation s'est rapidement détériorée, avec une explosion des consultations dans les cliniques locales. Alors que l'agence de santé publique française prévoyait environ 80 consultations hebdomadaires, ce chiffre a atteint 540 à la fin d'octobre, soit plus du double par rapport au mois précédent.
Les hôpitaux ont également enregistré une forte hausse des visites aux urgences pour suspicion de dengue, passant de 25 visites hebdomadaires en septembre à environ 40 fin octobre. Ces chiffres traduisent une situation sanitaire critique qui pourrait s'aggraver en l'absence de mesures de contrôle.
Une souche rare et des formes sévères
La souche DENV-3, qui circule désormais activement, suscite une inquiétude particulière en raison de sa capacité à provoquer des formes sévères de la maladie. Les symptômes classiques incluent une forte fièvre, de la fatigue et des douleurs musculaires. Toutefois, les formes graves peuvent entraîner des saignements internes ou des hémorragies visibles, notamment au niveau de la bouche et du nez.
L'épidémie est alimentée par la prolifération du moustique Aedes, identifiable par ses pattes rayées noir et blanc. Ce vecteur se développe particulièrement dans les eaux stagnantes, une situation favorisée par les récentes précipitations.
Prévention et recommandations des autorités
Pour endiguer la propagation, les autorités appellent les habitants à éliminer les gîtes larvaires dans et autour des habitations, notamment les réservoirs d'eau accumulée après les pluies. Des mesures de protection personnelle ont également été recommandées, telles que :
● Porter des vêtements amples couvrant la peau.
● Appliquer des répulsifs anti-moustiques.
● Utiliser des moustiquaires sur les lits.
Une menace mondiale amplifiée par le changement climatique
La situation en Guadeloupe reflète une crise globale. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les cas de dengue signalés dans le monde ont doublé chaque année depuis 2021, atteignant plus de 12,3 millions de cas en 2024, dont 7 900 décès en seulement huit mois.
Le changement climatique et l'urbanisation exacerbent cette tendance en prolongeant la période de transmission du virus. Sans une mobilisation accrue pour combattre les moustiques et sensibiliser les populations, la dengue risque de devenir une crise sanitaire mondiale permanente.
Source: FRANCE24