Le procès Pelicot secoue l’opinion publique
Le procès en cours à Avignon, où les procureurs réclament des peines pour 51 accusés, a révélé des détails glaçants. Pendant une décennie, le mari de Gisèle Pelicot aurait drogué sa femme et invité des dizaines d’hommes à abuser d’elle à leur domicile. Ce procès public, accepté par la victime malgré sa nature douloureuse, a provoqué une onde de choc dans tout le pays.
« Une loi sur le consentement doit être adoptée rapidement. Le silence ne signifie pas un accord », a déclaré Marie-Claire Abiker, une infirmière retraitée de 78 ans, lors de la manifestation parisienne.
La définition légale actuelle du viol en France, qui repose sur la violence, la contrainte ou la surprise, ne fait pas mention explicite du consentement, un point clé pour les militantes féministes, surtout depuis l’émergence du mouvement #MeToo.
Des manifestations dans les grandes villes françaises
Les rues de Paris, Marseille, Lille et Rennes ont vu défiler des milliers de manifestants. À Paris, Peggy Plou, élue locale de l’Indre-et-Loire, a souligné l’importance de la mobilisation :
« Plus nous sommes nombreux, plus nous sommes visibles. C’est l’affaire de tous, pas seulement des femmes. »
À Marseille, Arnaud Garcette, accompagné de ses deux enfants, a exprimé sa solidarité :
« Nous sommes à l’origine du problème et aussi à celle des solutions. C’est notre responsabilité en tant qu’hommes. »
Dans les cortèges, les femmes étaient majoritaires, mais la présence d’hommes a été remarquée et saluée. Amy Bah, membre du collectif NousToutes, a noté un changement significatif dans la participation masculine : « En 2018, il n’y avait pratiquement que des femmes. Aujourd’hui, il y a environ 30 % d’hommes. C’est une excellente nouvelle. »
Une réponse politique attendue
Cette mobilisation de grande ampleur, soutenue par plus de 400 organisations, intervient deux jours avant la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Salima Saa, ministre de l’Égalité, a promis des mesures concrètes et efficaces à l’occasion de cette journée mondiale. Les groupes de défense des droits des femmes attendent désormais des actions législatives et des engagements fermes pour renforcer la protection des victimes.
Les revendications incluent :
Une définition légale explicite du consentement dans les lois françaises.
Des campagnes nationales pour sensibiliser toutes les tranches d’âge.
Une amélioration des ressources pour les victimes, notamment des refuges et un soutien psychologique renforcé.
Ce mouvement, porté par une indignation collective, rappelle que la lutte contre les violences faites aux femmes est une responsabilité partagée par toute la société.
Source: FRANCE 24