Les exigences du Rassemblement national
Le RN a fixé un ultimatum au Premier ministre, exigeant des ajustements budgétaires significatifs d’ici lundi. Parmi leurs revendications figurent :
● Une augmentation des pensions proportionnelle à l'inflation, contrairement au projet initial de Barnier qui visait à limiter certaines augmentations pour économiser.
● L'abandon des réductions prévues sur les remboursements de médicaments.
● Une opposition à toute augmentation des taxes sur le gaz.
● Une réduction de la contribution de la France au budget de l’Union européenne.
Malgré une première concession de Barnier, qui a annulé une hausse prévue de la taxe sur l’électricité, Marine Le Pen estime que "les négociations n’ont pas suffisamment progressé".
Les conséquences potentielles d'une crise politique
Si le gouvernement échoue à obtenir un accord avec le RN, une motion de censure pourrait être déclenchée dès lundi. Pour Michel Barnier, la survie de son gouvernement dépendra de l’abstention du RN lors du vote. Cependant, cette situation reste incertaine, d’autant plus que des tensions persistent au sein de la chambre basse fragmentée.
Laurent Saint-Martin, ministre du Budget, a souligné l’importance d’un compromis sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale, bien qu’il ait laissé entendre qu’aucune modification supplémentaire ne serait envisagée.
Les impacts économiques en cas de blocage
Un échec budgétaire pourrait avoir des répercussions directes pour les contribuables et les retraités français. Antoine Armand, ministre des Finances, a mis en garde contre un recours à une législation d’urgence pour éviter une paralysie budgétaire. Une telle mesure limiterait les dépenses et les seuils fiscaux aux niveaux de cette année, ce qui entraînerait :
● Une compression des pensions.
● Une augmentation des seuils d’imposition pour 17 millions de Français.
Ces incertitudes ont déjà affecté les marchés financiers. La prime de risque sur les obligations françaises a atteint son plus haut niveau en 12 ans, malgré le maintien de la note AA- par l’agence Standard & Poor’s. L’agence a cependant exprimé des doutes quant à la capacité de la France à respecter ses objectifs de réduction du déficit.
Alors que l’ultimatum du RN expire, l’avenir politique de Michel Barnier et la stabilité budgétaire du pays restent suspendus à un fil.
Source: reuters.com