dimanche, 19 janvier 2025 15:55

Nestlé au cœur d’une nouvelle enquête judiciaire sur les eaux minérales

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traitement des eaux-Nestlé traitement des eaux-Nestlé pixabay/photo d'illustration

L’affaire concernant les traitements interdits utilisés par Nestlé pour ses eaux minérales connaît un nouveau rebondissement. Une enquête judiciaire a été ouverte en décembre 2024 à Paris, confirmant les soupçons déjà évoqués par des rapports antérieurs.

Ouverture de l’enquête par le tribunal de Paris

Le juge d'instruction du tribunal judiciaire de Paris a décidé d'ouvrir une enquête pour "tromperie" en décembre 2024. Cette démarche fait suite à une plainte déposée en septembre 2024 par l'association de protection des consommateurs Foodwatch, dénonçant des pratiques frauduleuses dans le traitement des eaux minérales. Ces accusations concernent notamment les marques phares du groupe Nestlé, telles que Perrier, Vittel, Hépar et Contrex.

Nestlé, interrogé par plusieurs médias, a affirmé qu'il ne pouvait pas commenter une procédure en cours, mais s'est engagé à collaborer avec les autorités judiciaires. Ces déclarations interviennent alors que le groupe fait face à une forte pression médiatique et juridique liée à ces révélations.

Techniques interdites révélées par les rapports sanitaires

D'après des informations obtenues par Le Monde et Radio France, Nestlé aurait eu recours à des techniques de traitement interdites pour éliminer des contaminations bactériennes et chimiques. Parmi ces méthodes figurent la microfiltration, les filtres UV et les charbons actifs. Ces pratiques, bien que efficaces, sont strictement interdites dans le traitement des eaux minérales en raison des normes de pureté requises.

Les sites concernés incluent l'usine Perrier à Vergèze, dans le sud de la France, et une autre installation située dans les Vosges, qui produit notamment les marques Vittel, Hépar et Contrex. Un rapport de l'agence régionale de santé d'Occitanie a confirmé que des millions de bouteilles avaient été détruites en avril 2024, après que certains puits d'exploitation ont été fermés.

Tentative d’évitement d’une commission d’enquête sénatoriale

En parallèle de cette enquête judiciaire, des documents révèlent que Nestlé aurait tenté d’éviter une commission d’enquête sénatoriale sur ces pratiques frauduleuses. Ces efforts, interprétés comme une volonté de minimiser l’ampleur du scandale, alimentent les critiques à l’égard du groupe suisse.

Malgré l’aveu de l’utilisation de ces procédés, Nestlé doit désormais répondre aux interrogations sur sa gestion de la crise et sur les conséquences environnementales et sanitaires. L’affaire met en lumière des enjeux majeurs liés à la transparence des entreprises et au respect des réglementations.

Conséquences pour les consommateurs et le marché de l’eau

L’impact de cette affaire dépasse le cadre judiciaire. Les consommateurs expriment une perte de confiance envers les produits de la marque, et les associations de défense des droits demandent des sanctions exemplaires. Le marché des eaux embouteillées pourrait également être affecté, avec une remise en question de la fiabilité des grandes marques.

Ce scandale, encore en cours d’investigation, souligne l’importance d’une stricte surveillance des normes dans le secteur agroalimentaire. Les prochaines étapes de l’enquête judiciaire détermineront les responsabilités de Nestlé et les mesures qui devront être prises pour éviter la répétition de telles pratiques.

Source: lemonde.fr