Laure Beccuau - « La piste d’un accident est privilégiée »
Laure Beccuau, procureur en charge de l’enquête depuis avril, a rappelé que toutes les pistes, y compris celle d'une cause humaine, ont été explorées minutieusement. Les investigations menées, notamment sur les infrastructures techniques de l’édifice et les débris retrouvés sur le site, semblent donner du poids à la thèse d’un accident.
À la demande des juges d’instruction, des experts ont récemment finalisé des rapports sur la structure et les éléments techniques de la cathédrale, tentant de croiser des données pour déterminer une cause potentielle. Une simulation en 3D a également été ordonnée pour reproduire les conditions de départ de l’incendie, dans l'espoir de confirmer ou d'infirmer certaines hypothèses.
Défaillances de sécurité identifiées
Plusieurs failles dans le système de sécurité ont été relevées dans le cadre de cette enquête. Les alarmes anti-incendie, notamment, ont retardé l’intervention des pompiers, laissant ainsi le temps aux flammes de se propager dans la structure de l’édifice. De même, le système électrique d’un des ascenseurs aurait contribué à alimenter les flammes, bien qu’il n’en soit pas la cause initiale.
Remy Heitz, procureur en charge au début de l'enquête, avait estimé que la cause la plus probable était un dysfonctionnement électrique ou une cigarette mal éteinte. À ce jour, aucune preuve nouvelle n'a pu orienter les enquêteurs vers une origine criminelle.
Plomb - des inquiétudes sanitaires
En parallèle, un autre volet de l’enquête s’intéresse aux conséquences sanitaires de l’incendie, notamment en ce qui concerne la pollution au plomb. Les toitures et la flèche de Notre-Dame, composées de près de 400 tonnes de plomb, se sont consumées pendant l’incendie, projetant dans l’air une quantité importante de cette substance toxique, une retombée qui pourrait affecter la santé des riverains et des travailleurs.
Les plaintes déposées en 2022 par une association de santé, un syndicat et des parents d’élèves locaux ont souligné le risque de contamination au plomb dans les quartiers environnants, accusant les autorités de ne pas avoir pris les précautions nécessaires pour prévenir la pollution.
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L’ouverture de Notre-Dame le 7 décembre 2024 marquera un retour symbolique pour ce monument historique, bien que des inquiétudes persistent sur les conséquences environnementales et sanitaires de l’incendie.
Source: Le Monde