Rassemblement avant le vote
Marine Le Pen et son parti eurosceptique et anti - immigration, le RN, ont dominé le premier tour des élections parlementaires, recueillant un tiers des voix. Cela a ouvert la possibilité pour l'extrême droite de diriger un gouvernement français pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale. Cependant, après des retraits tactiques de candidatures par les partis traditionnels visant à renforcer les chances du candidat le mieux placé pour battre l'extrême droite, plusieurs sondages ont indiqué une baisse potentielle du nombre de sièges que le RN pourrait obtenir, rendant encore plus difficile l'atteinte d'une majorité absolue.
Marine Le Pen a critiqué le "front républicain" des partis traditionnels, qu'elle accuse de mépriser ses électeurs, et les a incités à déjouer les pronostics lors du scrutin décisif de dimanche. "J'ai l'impression que tout cela est conçu pour démobiliser nos électeurs. Heureusement, je les connais et je sais qu'ils sont très motivés, alors je leur dis, allez vraiment voter," a déclaré Le Pen sur Europe 1 et CNews TV.
Prévisions et implications
Un sondage d'OpinionWay pour le quotidien économique Les Echos projette que le RN remporterait entre 205 et 230 sièges, devançant le Front Populaire Nouveau (FPN) de gauche avec 145 - 175 sièges, et le bloc centriste du président Emmanuel Macron avec 130 - 162 sièges. D'autres sondages, comme ceux d'Ipsos et d'Ifop, estiment que le RN obtiendrait entre 170 et 210 sièges. Pour obtenir une majorité au sein de l'Assemblée Nationale, 289 sièges sont nécessaires.
Raphaël Glucksmann, député européen et l'un des leaders politiques du FPN, a mis en garde contre une trop grande confiance dans ces sondages. "Les commentateurs et les politiciens parlent déjà comme si le RN n'avait pas la majorité absolue et se félicitent de leurs efforts pour le bloquer... Je pense que cela pourrait démobiliser les électeurs, et je suis inquiet. Il y a un raz - de - marée en faveur du Rassemblement National," a - t - il déclaré à RTL radio.
Alors que la campagne électorale tendue touche à sa fin, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé que au moins 51 candidats et leurs partisans avaient été physiquement agressés, beaucoup d'entre eux lors de l'affichage de leurs affiches de campagne. "Des débordements de violence sont à craindre dimanche," a - t - il déclaré après avoir décidé d'augmenter la présence policière et d'interdire une manifestation de l'extrême gauche prévue à l'Assemblée Nationale le jour du vote. Les électeurs français, confrontés à cette montée de tension, observent avec envie la décisivité de l'élection de jeudi en Grande - Bretagne, où le Parti Travailliste a remporté une victoire écrasante, mettant fin à 14 années de gouvernement souvent tumultueux des Conservateurs. "Les Britanniques peuvent se considérer comme chanceux," a déclaré l'avocate Natacha Lesellier à Paris.
Source: Reuters